mercredi 15 janvier 2014

Julien a vu… La Reine des neiges



Vu le 12 janvier 2014
Les souverains du royaume d’Arendel ont deux filles, Elsa et Anna. La première, dotée de pouvoirs extraordinaires, est contrainte de garder la chambre pour ne pas blesser ses proches (l’école du professeur Xavier n’ayant pas encore ouvert de succursale arendelloise). Las, les parents meurent (c’est jamais bon d’être parent dans un Disney) et la princesse, une fois en âge de monter sur le trône, doit affronter la foule. La journée tourne mal et la voilà en fuite, laissant derrière elle un royaume en proie à des neiges qu’on dirait éternelles. Sa sœur s’en va donc à sa recherche.
Après une longue traversée du désert, les studios Walt Disney Animation étaient revenus sur le devant de la scène grâce à un Raiponce qui renouait avec la grande époque. Si le rendu était en 3D, le film s’inscrivait clairement dans la lignée de ces « grands classiques » 2D type Aladdin et autres Belle et la Bête, avec une épopée romantique et échevelée (ha, ha) remise au goût du jour, des personnages charismatiques en diable et une méchante grandiose. On les sentait bien partis, malgré le plutôt décevant Les Mondes de Ralph. Et… ben c’est pas encore tout à fait ça !
Cette Reine des neiges n’est pas exempte de qualités, loin de là. Déjà, il est beau. Il est même sublime : les images de neige et de glace, fatalement au cœur de l’intrigue, les paysages, les bâtiments, tout est magnifique. Les designs des personnages, bien que très classiques (et calibrés pour le merchandising), sont également attachants. Certains passages sont carrément étourdissants, notamment le point culminant du film : la très belle scène où Elsa chante sa liberté retrouvée (belle esthétiquement, hein, parce que musicalement… j’y reviendrai). Quant à l’intrigue, si elle démarre très mal avec une héroïne plutôt antipathique et un scénario boiteux*, elle se retourne plutôt intelligemment en cours de route pour aboutir à un final assez réussi (mais oubliez jusqu’à l’idée de retrouver le conte d’Andersen, hein, c’est vraiment pas le sujet ici).
Au niveau des idées énervantes, on notera un sidekick inutile en la personne du bonhomme de neige Olaf, dont les interventions sont drôles (le personnage étant interprété en douceur, totalement à contre-pied de ce à quoi ce genre de faire-valoir nous a habitués) mais toujours calées au mauvais moment**. Et surtout ça chante, mais ça chante… horriblement. Les studios ont fait le pari de la pop, comme dans Raiponce. Seulement les chansons de Raiponce servaient le propos et n’étaient jamais envahissantes. Mieux, elles étaient parfois gentiment ironiques (J’ai un rêve, notamment, qui était plus une parodie de chanson Disney qu’autre chose). Ici, non seulement l’aspect musical est très limite (voire foireux), mais en plus les textes sont aberrants. Le thème de l’héroïne (Anna), Le Renouveau, revient plusieurs fois, et à aucun moment le concept de « renouveau » n’a de sens dans le contexte (les paroles anglaises, For the First Time in Forever, est beaucoup plus cohérent).
À la décharge du film, la VF détruit une grande partie de l’intérêt de ces chansons, Emmylou Homs et Anaïs Delva gueulant un peu trop leurs partitions pour les rendre agréables (Kristen Bell et Idina Menzel s’en sortent beaucoup mieux en VO, où les chansons ont carrément plus de pêche). Seulement voilà, le film étant ouvertement axé « gamins »***, aucune salle parisienne n’a jugé bon de le programmer en anglais, je me le suis donc fadé en français, et j'ai moyennement apprécié.
La Reine des neiges, Chris Buck et Jennifer Lee, 2013

* « Votre fille dispose d’un grand pouvoir, mais elle doit apprendre à s’en servir car il pourrait être dangereux.
    Très bien, nous allons l’enfermer dans sa chambre pour toujours et lui interdire de les utiliser et de les mentionner à qui que ce soit.
    Super, faites donc ça, je ne vois pas comment ça pourrait mal tourner. Nous on peut pas vous aider de toute façon, on est très occupés à kidnapper des enfants et à chanter des conneries sur l’amour. »
** Quand on installe une course contre la montre parce que son personnage principal est en train de crever, on n’essaie pas de faire marrer l’audience avec des pirouettes débiles. C’est contreproductif. Je devrais pas avoir à l’expliquer à un studio qui a 90 ans d’animation derrière lui !
*** « De 6 à 9 ans », affichait le cinéma. D’ailleurs les pubs avant le film étaient clairement destinées aux mères amenant leurs gamins.

1 commentaire:

  1. moi, j'ai vraiment aimé, et c'est avec tes commentaires, Julien que je me dis que ne regardent pas les disney de la même manière. Je suis comme ma fille, je regarde sans me poser de questions et les émotions que j'éprouve dans ces moments suffisent à me faire passer un très agréable moment et à me dire, c'est presque aussi bien que le roi lion.

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