mercredi 14 janvier 2015

An American Werewolf in London (Le Loup-garou de Londres, John Landis, 1981)

Nos deux héros, joués par David Naughton et Griffin Dunne.
Quoi, vous connaissez pas ? Ben ouais, moi non plus. En plus y en a un qui meurt dans le premier quart d'heure.
Le pitch 
David et Jack, deux jeunes Américains en vacances dans le nord de l’Angleterre, se perdent dans la lande par une froide nuit de pleine lune. Bon, vous savez ce qui traîne dans les landes anglaises par nuit de pleine lune (si vous ne savez pas c’est dans le titre du film). L’un meurt, l’autre s’en sort et se réveille dans un hôpital de Londres. Son ami (oui, oui, le mort) lui apparaît et lui annonce que d’une part, il va se transformer en loup-garou à la prochaine pleine lune et tuer plein d’innocents, et d’autre part que les âmes de tous ces gens sont condamnés à errer dans les limbes tant que la lignée du loup-garou n’aura pas été éteinte. Une bonne journée qui commence. 

Le casting dont on se souvient 

Frank Oz, c'est le mec flippant à gauche (qui apparaît trois minutes dans le film).
Mais c'est aussi le type derrière Yoda, Miss Piggy des Muppets et Dark Crystal.
Frank Oz n’a qu’un petit rôle dans ce film, mais c’est un habitué des films de Landis et… ben c’est Frank Oz, quoi ! Fucking Yoda ! Merde ! 

Les scènes cultes 
La lande anglaise, du blues en fond sonore, une légende naît.
L’ouverture du film, composée de panoramiques de la lande anglaise sur fond du Blue Moon de Bobby Vinton, pose de suite le ton décalé du film. D’ailleurs toutes les chansons de la BO évoquent la lune (Blue Moon, Moondance, Bad Moon Rising…). 


- Aaaah, ma carrière de pianiste est foutue !
- Bah mets-toi au billard !
La scène la plus absolument culte du film est bien sûr celle de la transformation de David. Les maquillages de Rick Baker ont reçu un Academy Award amplement mérité pour ce chef-d’œuvre de scène terrifiante. D’une manière générale, on peut assez bien corréler la qualité de la scène de la transformation avec la qualité d’un film contenant un loup-garou. Si par exemple dans un film le mec devient un loup-garou tranquillou, sans douleur, grâce à un morphing numérique tout pourri, il y a des chances que le film soit à chier (surtout s’il y a aussi des vampires qui brillent dedans). 

Fermez-la, on essaie de suivre le film !
Scène moins mémorable mais génialement surréaliste : David se retrouve coincé dans un cinéma porno (diffusant un film assez expérimental) et assiste à un débat des gens qu’il a tués sur la manière dont il devrait se suicider. 

Et aujourd’hui, qu’est-ce que ça donne ? 
À la base, je voulais parler de Blues Brothers, mais je me suis dit que le film était beaucoup trop connu, alors je me suis rabattu sur un autre grand succès de John Landis, que peut-être moins de gens ont vu. Car il vaut carrément le coup. 

Le Loup-garou de Londres (titre un peu trompeur en VF puisqu’il cache un des aspects du film, à savoir le choc des cultures entre Américains et Anglais) est un très, très bon film de loup-garou. Déjà parce que, comme beaucoup de films des années 1980, il reprend le concept original en le mettant au goût du jour. Ensuite parce que l’intrigue est d’une cruelle simplicité : David doit mourir s’il ne veut pas tuer d’autres gens. On ne lui propose aucune échappatoire, aucune porte de sortie. Oui, la vie c’est de la merde, tu as tiré le mauvais numéro, désolé, c’est comme ça. À l’époque on savait poser une problématique sans s’emmerder avec des sous-intrigues à rallonge. 

Les effets spéciaux, quoi qu’un peu vieillis, restent très estimables : c’est tout de même après avoir vu le film que Michael Jackson contacta John Landis pour qu’il réalise le clip d’un de ses futurs hits (Thriller, vous connaissez ?). Les acteurs, bien que la plupart méconnus, sont tous à fond dans leurs rôles, particulièrement les deux Américains auxquels on s’attache tout de suite. Landis mène admirablement sa barque et on ne s’ennuie jamais, entre rires et (légers) frissons (la fin est un peu gore, mais c’est pas le film le plus flippant du monde non plus). 
Et c’est la grande force du film : il est super efficace. À aucun moment on n’a envie d’aller au frigo chercher une autre canette de soda, on reste juste accroché jusqu’à la dernière minute (qui n’est d’ailleurs pas décevante, la fin étant bien dans le ton du reste). 

Bonus 
John Landis est abonné aux suites calamiteuses : il a lui-même détruit son mythe en réalisant le merdique Blues Brothers 2000, mais c’est Anthony Waller qui a pondu en 1997 Le Loup-garou de Paris, avec notamment Julie Delpy et Thierry Lhermitte. Oui, ça partait déjà sous de bons auspices. Pour le dire gentiment, c’est moins bien que le 1.

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